L'Etat sioniste devant la Cour internationale de justice...
L'Etat sioniste comparaîtra le 12 janvier 2024 devant la Cour internationale de justice à La Haye, suite à une plainte déposée par l'Afrique du Sud, le 29 décembre dernier, pour "des actes de génocide" commis contre des Palestiniens dans la Bande de Gaza.
Pour Pretoria, les attaques massives de l'armée de l'occupation contre les populations civiles de l'enclave palestinienne, constituent "un génocide", tel que défini dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948.
S'appuyant sur un document de 84 pages, l'Afrique du Sud a demandé à la CIJ d'émettre une ordonnance provisoire pour forcer l'Etat hébreu à mettre fin, immédiatement, à son opération militaire à Gaza et d'ouvrir une enquête sur les crimes perpétrés dans ce territoire.
Il est à rappeler que Pretoria a suspendu ses relations diplomatiques avec l'entité sioniste le 21 novembre dernier et rappelé sa délégation diplomatique à Tel-Aviv en signe de protestation contre les atrocités commises contre les Palestiniens à Gaza.
Après le déclenchement de l'opération "Déluge d'Al Aqsa", menée les Brigades Izz al-Din al-Qassam, aile armée du Hamas et d'autres factions de la résistance palestinienne le 7 octobre dernier, l'occupation a lancé une offensive dévastatrice qui a commencé par des bombardements intensifs à Gaza, suivis d'une opération terrestre. Une riposte barbare qui a causé une catastrophe humanitaire sans précédent dans ce territoire et fait, selon un dernier bilan, plus de 23 mille morts, dont 70% sont des femmes et des enfants...
Réactions israéliennes
Le Premier ministre sioniste Benyamin Netanyahu a rejeté des "fausses accusations sud-africaines" et indiqué que c'est l'Etat hébreu qui a été victime d'un génocide. "Ce n'est pas nous qui sommes venus commettre un génocide, c'est le Hamas (...) Il nous tuerait tous s'il le pouvait. En revanche, les forces israéliennes agissent de la manière la plus morale qui soit", a-t-il indiqué.
Quant au chef du Conseil national de la sécurité israélien, Tzachi Hanegbi, il a qualifié la requête de l'Afrique du Sud de "ridicule" et souligné que l'Etat sioniste ne compte certainement, pas boycotter la procédure, d'autant qu'il est signataire de la Convention contre le génocide.
Des sources de la presse israélienne ont, par ailleurs, annoncé que la décision du gouvernement Netanyahu de comparaître devant la Cour internationale de justice a été précédée de "discussions intenses", dans le bureau du Premier ministre.
Un procès inédit
C'est la première fois que l'Etat sioniste comparaît, comme partie dans une affaire contentieuse, devant la Cour internationale de justice. Cependant, Israël a eu des interactions avec la CIJ qui a rendu un avis consultatif concernant la construction du mur de séparation raciste en Cisjordanie en 2004.
La journée du 11 janvier 2024 sera consacrée à l'audience réservée aux représentants de l'Afrique du Sud qui devraient exposer leurs arguments appuyant la "thèse du génocide commis contre les Palestiniens.
Le lendemain, c'est le Britannique Malcolm Shaw KC, expert en matière des conflits territoriaux et en droit de génocide, qui présentera la défense de l'Etat sioniste.
Qu'est ce que la Cour internationale de justice ?
Créée en juin 1945 par une charte des Nations unies, la Cour internationale de justice est la plus haute organisation judiciaire de l'ONU.
Contrairement à la Cour pénale internationale, qui poursuit les individus accusés de crimes graves tels que le génocide, les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre, la CIJ traite des litiges entre États souverains sur des questions de droit international plutôt que des crimes individuels.
Son rôle principal est de rendre des avis consultatifs sur des questions juridiques soulevées par des organes et institutions spécialisés des Nations Unies, ainsi que d'entendre des affaires entre États.
Organe judiciaire principal de l'ONU, ses ordonnances sont juridiquement contraignantes.
Quelles incidences du procès sur l'agression contre Gaza ?
Bien que l'Etat sioniste ait réfuté les accusations de l'Afrique du Sud sur un génocide dans la bande de Gaza, la plainte déposée auprès de la Cour internationale de justice suscite énormément d'inquiétudes sur la scène politique israélienne.
A en croire le journal local Haaretz, les services de sécurité et le bureau du procureur général s'inquiètent du fait que la Cour internationale de justice accuse l'Etat hébreu de génocide et émette une ordonnance provisoire, forçant Tsahal à mettre fin à son opération.
Citant des experts en droit international, le journal estimé qu'un verdict en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza, ne va pas seulement "discréditer" (davantage) l'entité sioniste mais également, conduire à "son isolement diplomatique", au boycott de ses produits et même à des sanctions économiques...